Les sciences cognitives face aux changements climatiques : apports et limites pour l’éducation relative à l’environnement

La nécessité d’apporter des réponses adéquates aux changements climatiques pose pour l’éducation relative à l’environnement (ERE), plusieurs défis quant à la diffusion des connaissances et leur traduction en actions, dans un contexte de déni persistant sur fond de polarisation idéologique. Certaines sciences cognitives, telle la psychologie cognitive, jettent un éclairage sur ces défis qui peut s’avérer riche en enseignements pour l’ERE. Toutefois, ces travaux s’exposent à au moins deux catégories de critiques. Les premières, d’ordre épistémologique et méthodologique, questionnent la reproductibilité et la validité externe des résultats et mettent au jour des penchants déterministes et centrés sur l’individu. Les autres, d’ordre éthique et politique, s’inquiètent des tendances post-démocratiques des solutions suggérées. Dès lors, que pourrait retenir l’ERE des enseignements des sciences cognitives pour favoriser l’action climatique et de quoi devrait-elle se garder ? Cette question est explorée à travers une analyse critique de ces enseignements, soulignant l’importance du développement de compétences métacognitives et de la lutte contre l’individualisme, et la nécessité d’approches plus démocratiques.

Mangin, C. et Gousse-Lessard, A.-S. (2022). Les sciences cognitives face aux changements climatiques : apports et limites pour l’éducation relative à l’environnement. Éducation relative à l’environnement, 17(1), [en ligne]. doi: 10.4000/ere.8307

L’individualisme dans le discours climatosceptique : contribution théorique à la compréhension du déni des sciences qui dérangent à l’ère de la post-vérité

Le récit selon lequel le changement climatique d’origine anthropique est une menace sérieuse pour la vie sur Terre, exigeant une action climatique urgente et globale, est contesté par un contre-récit qui prétend qu'il ne s'agit que d'un canular forgé par une élite mondialiste pour avancer ses politiques autoritaires. Ce contre-récit, inscrit dans le relativisme épistémique de l'ère de la post-vérité, a été redéployé contre la pandémie de COVID-19 et ses mesures de santé publique, et semble alimenté par un raisonnement idéologique ancré dans la défense libertarienne des libertés individuelles. Alors que la littérature explore la vérification des faits et le cadrage des messages pour adapter la communication scientifique à une cible libertarienne, cet article soutient que cela risque de s'avérer insuffisant. En s'appuyant sur les travaux de Bunge, il est montré que le libertarisme en tant qu'idéologie peut être interprété comme l'expression politique de l'individualisme en tant que vision du monde, dont les dimensions ontologiques, épistémologiques, axiologiques et éthiques la rendent mal équipée pour appréhender des problèmes pervers tels que le changement climatique et la pandémie de COVID-19, mieux appréhendés par une vision du monde systémique. Après avoir illustré comment l'individualisme sous-tend le discours de Mel Goyer, négationniste de la COVID-19 devenue négationniste du climat, il est soutenu que le déni du climat en particulier, et le déni des sciences qui dérangent en général, devraient ouvrir un débat public sur les visions du monde conflictuelles et leurs croyances fondamentales.

Mangin, C. (2023). L’individualisme dans le discours climatosceptique : contribution théorique à la compréhension du déni des sciences qui dérangent à l’ère de la post-vérité. [Mémoire, Université du Québec à Montréal]

Parcours académique

Maitrise en sciences de l'environnement
Université du Québec à Montréal (2019 – 2023)
Baccalauréat en science politique et philosophie (non terminé, 63 crédits / 90)
Université de Montréal (2016 – 2019)
Ingénieur Télécommunications
Institut National Polytechnique de Grenoble (2001 – 2006)

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Montréal, QC Canada